Le Projet Aladin a organisé une conférence internationale le 17 juillet 2024 à l’Université Bahçeşehir à Istanbul sur le thème : « Vers un développement durable inclusif : construire la résilience climatique et promouvoir l’émancipation des femmes et la justice sociale ». Ce thème a été abordé autour d’un débat qui a développé les aspects sociaux du développement durable, en mettant particulièrement l’accent sur les stratégies de construction de la résilience climatique dans le monde en développement, ainsi que sur le rôle crucial que les femmes peuvent jouer dans le renforcement de la résilience des communautés locales.
La conférence a réuni des personnalités politiques, des représentants onusiens, des journalistes, des universitaires, des membres de la société civile et des experts, parmi lesquels :
Leah Pisar, présidente du Projet Aladin USA ; le Dr Abdulaziz Al-Sager, président fondateur du Gulf Research Center en Arabie Saoudite ; le professeur Esra Hatipoğlu, rectrice de l’Université de Bahçeşehir ; le professeur Ilber Ortayli, historien turc de renom et président honoraire du Musée de Topkapı ; Yves Kugelmann, président du Projet Aladin Europe ; le professeur Nilufer Narli, doyenne de la faculté de sociologie de l’Université de Bahçeşehir ; Babatunde Ahonsi, coordinateur résident des Nations Unies pour la Turquie ; Fayik Uyanik du Programme des Nations Unies pour le développement ; Hassan Yasser, directeur de l’Organisation Internationale du Travail pour la Turquie ; Bahadır Kaleagasi, président de l’Institut du Bosphore et maître de conférences à l’Université de Galatasaray ; le Dr Ferdous Jahan, spécialiste principale du développement social à la Banque mondiale ; Aslihan Hatunoglu Okay, présidente du groupe de travail sur le changement climatique au Istanbul Policy Center.
Les étudiants de nos universités partenaires en Amérique du Nord, en Europe et au Moyen-Orient ont eux aussi participé à cette conférence.
La conférence a commencé par un discours de bienvenue du professeur Esra Hatipoğlu, de l’Université Bahçeşehir. Elle a souligné l’importance cruciale du programme académique des Universités Internationales pour le Leadership Interculturel, qui favorise l’apprentissage mutuel et stimule les discussions sur les défis contemporains. Le Professeur Hatipoğlu a salué le partenariat fructueux et de longue date entre le Projet Aladin et l’Université Bahçeşehir.
Leah Pisar a ensuite pris la parole pour remercier l’Université Bahçeşehir et le professeur Hatipoğlu, au nom du Projet Aladin, pour leurs efforts et leur travail acharné afin de faire des Universités Internationales pour le Leadership Interculturel un succès, aussi bien sur le plan académique qu’humain. Elle a parlé des diverses initiatives du Projet Aladin et de l’attachement de l’organisation à ses principes fondateurs, notamment la lutte contre l’antisémitisme et l’islamophobie, avec la même détermination malgré un contexte international difficile marqué par des conflits et des tensions géopolitiques. Elle a encouragé les étudiants à unir leurs forces pour construire un avenir meilleur pour tous, leur rappelant qu’ils appartiennent à une génération capable de transformer le monde de manière positive.
Le professeur Ilber Ortayli, l’un des intellectuels et historiens les plus respectés de Turquie, a abordé en profondeur la nécessité de lutter contre l’antisémitisme et l’islamophobie en Europe aujourd’hui, en soulignant que la haine et la violence représentent une menace commune pour toutes les sociétés et doivent être combattues en utilisant l’éducation, les échanges culturels et le dialogue. Il a exhorté les jeunes à s’unir dans leur opposition à la haine, à l’intolérance et au sectarisme, indépendamment de leurs différences culturelles. Le professeur Ortayli a évoqué le rôle historique d’Istanbul en tant que carrefour des cultures et des civilisations, ainsi que la longue tradition de l’harmonie interculturelle et de la coexistence religieuse de la ville, qu’il a qualifiée de modèle pour nos temps troublés. Il a conclu son discours en rendant hommage au Projet Aladin pour son travail avec les jeunes et a qualifié les Universités Internationales pour le Leadership Interculturel de « programme unique et réussi dans l’engagement interculturel ».
Le professeur Nilufer Narli a animé une table ronde avec plusieurs hauts responsables des Nations Unies et des experts sur les succès et les échecs de la communauté internationale dans sa tentative de guider le monde vers un développement durable environnemental, social et économique. Babatunde Ahonsi, Fayik Uyanik, Hassan Yasser, Bahadır Kaleağası, Ferdous Jahan et Aslıhan Hatunoglu Okay ont pris successivement la parole. Cette table ronde a donné lieu à un débat très intéressant et a été suivie d’une session de questions-réponses avec les étudiants présents.
Le Dr Ahonsi a souligné l’importance des investissements stratégiques pour faire progresser la technologie dans des domaines clés. Il a soutenu que le développement économique était à la portée de nombreux pays, mais qu’il était intrinsèquement lié aux progrès au niveau international. Selon lui, le développement de l’économie numérique est crucial, car il est l’un des moteurs de la prospérité économique.
Le Dr Faik Uyanik a mis en lumière l’existence de plusieurs projets ambitieux en Turquie, affirmant que le pays se positionnait comme un pionnier dans le domaine de l’économie numérique. Il a souligné que le Programme des Nations Unies pour le développement jouait un rôle important dans le renforcement des capacités locales pour le développement durable.
Le Dr Uyanik a également abordé le développement social en mettant un accent particulier sur l’inclusion de genre. Il a noté la participation croissante des femmes dans divers secteurs économiques, tels que l’éducation, et a souligné l’effet multiplicateur de cette avancée sur le progrès social global de toute société. Selon lui, une économie durable est réalisable, mais cela a un prix. Il a insisté sur l’importance, dans ce contexte, que les objectifs de développement durable actuels soient atteints, car ils sont tous interconnectés. Il a insisté sur le fait qu’ignorer l’un de ces objectifs mettrait en péril le progrès global du processus.
Hassan Yasser a lui souligné l’importance de la mission de l’Organisation Internationale du Travail dans la lutte contre les inégalités. Il a parlé de l’esclavage moderne, un phénomène qui se répand à un rythme alarmant dans le monde aujourd’hui, et qui complique considérablement l’approche sociale du développement durable, en particulier dans les pays pauvres.
Le Dr Bahadır Kaleağası a rappelé à l’auditoire que le développement durable ne se résumait pas à préserver la planète, mais aussi à sauvegarder la civilisation humaine et la biodiversité. Citant Kant, il a expliqué comment il était possible de protéger à la fois l’environnement et la société dans son ensemble, en établissant un équilibre harmonieux entre les deux.
Le Dr Jahan a détaillé les efforts de la Banque mondiale pour lutter contre la pauvreté dans le monde. Elle a souligné que les technologies numériques devraient être mises à profit pour réduire les inégalités et limiter le réchauffement climatique. Elle a également expliqué le mécanisme de la microfinance et parlé de l’engagement de la Banque mondiale dans la lutte contre les inégalités en facilitant l’accès au financement pour les femmes, ce qui est un aspect central du développement social.
Aslihan Hatunoglu Okay a expliqué que l’Istanbul Policy Center promouvait l’application de la justice sociale face au changement climatique en cherchant à trouver les clés d’une transition juste. L’organisation œuvre également pour autonomiser les jeunes et promouvoir des modes de vie alternatifs. Elle a souligné le fait que, selon elle, les efforts communs étaient la clé de l’action climatique, et que la durabilité pourrait être atteinte en renforçant les échelles locales.
À la fin de ces discussions, les étudiants ont eu l’opportunité de discuter avec les experts des différentes stratégies mises en œuvre pour lutter contre le réchauffement climatique et promouvoir le développement durable. Ces échanges ont permis d’explorer les différentes approches adoptées par les agences internationales pour relever ce grand défi du XXIe siècle : concilier la lutte contre les inégalités sociales et la protection de l’environnement.
De gauche à droite : M. Hassan Yasser, Mme Aslihan Hatunoglu Okay, Dr Ferdous Jahan, Dr Babatunde Ahonsi, Dr Bahadir Kaleagasi, Dr Fayik Uyanik et Prof. Nilufer Narli.