Le 19 juillet 2023, l’université de Bahçeşehir a accueilli une conférence internationale organisée par le Projet Aladin, intitulée « L’impact des catastrophes naturelles et des défis écologiques sur la société ». Ce thème a été choisi suite aux tremblements de terre dévastateurs de février 2023 en Turquie et en Syrie. Ces derniers ont rappelé que les changements environnementaux de plus en plus nombreux et les catastrophes naturelles dépassent les frontières des États. L’importance de la solidarité à l’échelle mondiale face à des dégradations environnementales toujours plus importantes a été particulièrement soulignée. En réunissant d’éminentes personnalités du monde politique et diplomatique, des représentants d’institutions onusiennes, des universitaires et des experts, cet événement a permis de discuter des possibilités d’anticipation des catastrophes naturelles et de faire émerger des solutions innovantes.
Le panel était composé de S.E. l’Ambassadeur Jonathan R. Cohen, ancien ambassadeur des Etats-Unis et Distinguished Fellow au Royal United Service Institute ; Dr. Giovanni Di Cola, officier en charge du Bureau de l’Organisation Internationale du Travail en Turquie ; Philippe Leclerc, représentant du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés en Turquie ; Louisa Vinton, représentante résidente du Programme des Nations Unies pour le Développement en Turquie et Prof. Nilüfer Narlı, doyenne du département de sociologie de l’université de Bahçesehir, qui a animé le débat.
Prof. Nilüfer Narlı a ouvert le débat en évoquant la façon dont la société turque a géré les tremblements de terre de février 2023 et le sentiment de culpabilité des survivants.
Louisa Vinton a mis en exergue la responsabilité des décideurs en matière de gestion des catastrophes, arguant que c’est la manière dont les autorités gèrent les événements naturels qui les transforme en catastrophes. Elle a conclu en expliquant que face au changement climatique, la préparation aux catastrophes allait devenir de plus en plus difficile, déclarant : « il est impératif d’agir aujourd’hui pour mieux vivre demain ».
Dr. Di Cola a donné un aperçu du travail effectué sur le terrain par l’OIT suite aux tremblements de terre en Turquie, expliquant comment les organisations internationales s’adaptent aux besoins locaux. Il a souligné que la gestion de crise peut être difficile car « il n’y a pas une seule réalité de ce qu’est une crise » : il faut consulter les différentes parties concernées qui ont chacune leur vécu afin de construire une politique de reconstruction adaptée à tous.
Philippe Leclerc a souligné qu’il était nécessaire de voir au-delà des différences, déclarant : « en temps de crise, nous sommes tous égaux ». En ce sens, il a donné l’exemple du travail effectué sur le terrain par le HCR, qui a fourni des tentes et de l’aide d’urgence à toutes les victimes en Turquie, qu’elles aient le statut de réfugié ou non.
L’Ambassadeur Cohen a abordé la question de la responsabilité dans la lutte contre le changement climatique et l’opportunité que représente la collaboration avec le secteur privé, car les pays n’ont pas toujours les moyens nécessaires pour faire face à ces défis. En rendant l’écologie plus attrayante, il devient plus aisé d’unir les efforts de toutes les parties concernées dans la lutte contre le changement climatique.
Ces discussions ont permis de dresser un bilan des actions menées par les agences internationales, et de partager les leçons tirées des catastrophes passées afin de mieux se préparer à celles à venir. Si celles-ci sont inévitables en raison du changement climatique, améliorer les infrastructures et augmenter les capacités d’action des gouvernements en tandem avec les organisations internationales permet de minimiser les conséquences dévastatrices de ces événements. Le Projet Aladin poursuit son importante mission d’éducation en unissant lutte contre le changement climatique et lutte contre les inégalités : il est essentiel de mener ces combats ensemble.