Hommage

À la suite de la disparition du Grand Rabbin René-Samuel Sirat, nous perdons l’un de nos plus fidèles amis et soutiens. Prônant inlassablement le dialogue interreligieux et interculturel, il croyait résolument que les religions monothéistes n’avaient pas vocation à se faire face, mais à se tenir côte à côte. En 2009, il s’était associé à l’appel à la conscience au cours de la cérémonie de lancement du Projet Aladin à la Maison de l’UNESCO.

Le Grand Rabbin Sirat était animé par les valeurs de paix, de justice et de fraternité. Né en Algérie en 1930, il avait permis de reconstruire le judaïsme français d’après-guerre, et avait consacré sa vie à l’étude et l’enseignement. Professeur des Universités, il était chargé de mission de l’Inspection générale de l’Éducation nationale pour l’enseignement de l’hébreu, avant de devenir professeur à l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) où il a dirigé la section d’études hébraïques et juives pendant près de 30 ans. René-Samuel Sirat avait également fondé et dirigé la chaire UNESCO « Connaissance réciproque des religions du Livre et enseignement de la Paix ».

Humaniste et porteur d’une espérance de paix fraternelle, il avait occupé les fonctions de Grand Rabbin de France entre 1981 et 1988. Ainsi, il a pris part à de multiples événements mondiaux, tels que les premières « Rencontres des religions pour la paix » aux côtés du pape Jean-Paul II. Pendant des décennies, il œuvra au rapprochement interreligieux à travers l’enseignement et le partage, par-delà les différences et toujours avec une grande bienveillance. Dans cette perspective, il avait co-présidé le Haut Comité Interreligieux et initié l’écriture de l’ouvrage du Projet Aladin, parrainé par l’UNESCO, Connaître la religion de l’Autre.

Sa mémoire, son héritage philosophique et spirituel, ainsi que sa foi inébranlable en l’humanité demeureront une source d’inspiration inépuisable pour toutes les actions à venir du Projet Aladin.