Leah Pisar a pris la parole au siège des Nations Unies à New York, à l’occasion de la Seconde Journée Internationale contre les discours de haine

Le 19 juin 2023, la mission permanente du royaume du Maroc à l’ONU, ainsi que le Bureau pour la prévention du génocide et de la responsabilité de protéger (UNOSAPG), ont organisé un événement de haut niveau intitulé « Cela commence par des mots et chacun de nous: Mener une action efficace contre les discours de haine ».

Leah Pisar s’est exprimé devant les délégations permanentes des Etats membres des Nations Unies, ainsi que des experts internationaux ; afin de présenter la longue expérience du Projet Aladin, à travers l’ensemble de ses actions et initiatives, en matière de lutte contre les discours de haine.

En soulignant les dangers de la montée de l’antisémitisme, de l’islamophobie, et plus largement de toute intolérance envers les diverses identités, elle a évoqué l’expérience personnelle de son père et co-fondateur du Projet Aladin, Samuel Pisar, l’un des plus jeunes survivants du camp de la mort d’Auschwitz-Birkenau. Sa vocation de défenseur de la paix débuta précisément aux Nations Unies. Dès lors, et pendant toute sa vie, il s’efforça de diffuser un message de résistance contre tout discours de haine. Aujourd’hui encore, ce message reste tout aussi pertinent, près de 80 ans après l’Holocauste. En outre, Leah Pisar a précisé que dans le contexte actuel, marqué par l’incertitude géopolitique, les séquelles de la pandémie et la désinformation de masse ; un « virus de la haine » a ré-émergé. Il ne doit en aucun cas se banaliser au sein de nos sociétés. La présidente du Projet Aladin a mis en avant le principe cardinal selon lequel « une attaque contre une minorité doit toujours être considéré comme une attaque contre tous. Défendre les victimes de l’intolérance et de la haine constitue notre devoir commun. ».

Leah Pisar a mis en évidence le travail de longue date que le Projet Aladin mène avec un grand nombre d’acteurs, qu’il s’agisse d’étudiants, de chercheurs, ou de leaders de la société civile.  Cette coopération constructive et pérenne s’inscrit dans une logique claire consistant à dire : « Si je veux que vous m’écoutiez, je dois d’abord vous écouter ». La présidente du Projet Aladin a illustré son propos en affirmant que cette logique avait prouvé son succès à travers les « Universités internationales d’été pour le Leadership Interculturel », un programme emblématique fêtant ses 10 ans cette année.

Madame Pisar a également souligné l’importance pour le Projet Aladin de mobiliser, à travers l’organisation de conférences internationales de haut niveau, réunissant des ministres de l’éducation et des chefs religieux. Elle a poursuivi en présentant le projet interreligieux soutenu par l’UNESCO Connaître la religion de l’Autre, un ouvrage développé par le comité interreligieux d’Aladin afin de guider les étudiants, membres du clergé et pratiquants des religions abrahamiques dans la découverte et la connaissance de la religion de l’autre.

La présidente du Projet Aladin a également insisté sur la volonté de lutter contre toutes les expressions de discrimination en mobilisant le sport, afin de toucher la jeunesse et mieux l’armer contre des discours haineux. Ainsi, un nouveau projet, « Le sport contre la haine », sera lancé prochainement afin d’utiliser le football comme levier permettant de diffuser des messages de tolérance auprès de jeunes désavantagés et marginalisés.

Enfin, elle a présenté le Dialogue de Tanger, une conférence annuelle organisée par le Projet Aladin dans la ville de Tanger, en partenariat avec le ministère marocain des Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l’Etranger, ainsi que l’Alliance des civilisations des Nations Unies. Cet événement international vise à amorcer une réflexion collective chez les participants, et ainsi aller vers de nouvelles Lumières partagées entre les peuples et cultures d’Europe, d’Afrique, et du Moyen-Orient.

Madame Pisar a conclu ses propos en saluant et remerciant les participants pour leur travail et leurs efforts pour combattre les discours de haine, tout en adressant un message à vocation universelle : « Nos différences et notre diversité sont précisément la raison pour laquelle nous sommes ici. De même que la certitude qu’il existe bien plus de choses qui nous unissent que celles qui nous séparent. »